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Ordre infirmier 53
11 mai 2009

Interview de D Le Boeuf par Hospimédia

Les   premiers pas déterminés de la présidente du Conseil national de l’ordre   des infirmiers
 

13.02.09 - HOSPIMEDIA - Dominique   Le Bœuf, infirmière et sociologue, préside le premier Conseil national   de l’ordre des infirmiers (CNOI) dans une actualité de réformes. Ce qui   n’empêche pas le CNOI d’être d’ores et déjà opérationnel et   de prendre clairement position contre un grade licence dans la réforme des   études infirmières.

 

 

 

                             

Hospimedia : "Le Conseil national de l'ordre       des infirmiers a tenu la semaine dernière sa première séance plénière       pendant laquelle un certain nombre d'axes de travail ont été évoqués.       Quelle est selon vous sa priorité ?

Dominique Le Boeuf

:       Les priorités ordinales sont tout d'abord d'ordre organisationnel et       structurel. La première chose à faire est l'élaboration d'un code de       déontologie. Sans règle, il est difficile d'agir. Il s'agit d'une étape       primordiale qui permettra notamment de valoriser la profession et de       fixer la discipline.

      

H. : Le calendrier est-il déterminé ?
      D. L. B.       :
Il faudra certainement une       année pour aboutir à la mise en place de ce code. Le cheminement jusqu'au       code de déontologie peut être comparé à celui pris par la Haute autorité       de santé lorsqu'elle conçoit ses recommandations de bonnes pratiques       professionnelles. Son élaboration nécessitera un travail important sur       chaque article. Toutes les infirmières quelle que soit leur pratique       devront pouvoir s'y retrouver. Un travail de relecture important       s'annonce également dans les départements, en région et auprès de       personnalités qualifiées. Le conseil national va prochainement désigner       une personne chargée de piloter le travail de mise en place du futur code       de déontologie.

      

H. : En ce qui concerne la réforme de la formation       infirmière, le conseil national s'est aussi déclaré dans sa majorité       contre le "grade licence"...
      D. L. B.       :
Effectivement, ce choix       positionnerait la France comme un cas d'exception. Le grade licence ne       correspond pas aux modèles européens des filières LMD existantes en       sciences infirmières... c'est pourtant un choix qui semble clairement       proposé.

      

H. : Vous rencontrez officiellement Roselyne       Bachelot aujourd'hui, quel message souhaitez-vous lui porter ?
      D. L. B.       :
Je pense sincèrement la       remercier pour avoir conduit le processus électoral de mise en place de       l'ordre des infirmiers jusqu'au bout et d'avoir soutenu sa création.       Cette décision n'était pas simple ni politiquement ni techniquement. Je       lui ferai aussi part de nos préoccupations concernant l'intégration des formations       infirmières à l'université ou les propositions d'amendements qui lui ont       été transmises via notamment le conseil régional de l'ordre des       infirmiers d'Ile-de-France au sujet du projet de loi HPST. L'ordre       demande notamment la réintégration dans le cadre du conseil de       surveillance de représentants de la commission des soins infirmiers, de       rééducation et médico-techniques. Il est important de garder dans ce       cadre une expertise en soins infirmiers. Nous souhaiterions également que       l'article concernant la coopération des professionnels intègre l'avis des       ordres. La présence de représentants de notre ordre me semble également       légitime au sein des conférences régionales  de santé. 

      

H. : Quels sont les débats auxquels l'ordre des       infirmiers pourrait être désormais associé ?
      D. L. B.       :
Il n'est pas pour l'instant       prévu que l'ordre des infirmiers ait des représentants officiels au sein       des conférences régionales de santé. Ce serait pourtant légitime. L'ordre       n'a pas non plus été saisi pour participer à la mise en oeuvre du plan       Alzheimer. Les infirmières se trouvent pourtant largement au coeur de ces       prises en charge et auraient beaucoup de choses à dire. Sur un autre       sujet, j'ai participé au ministère le 26 janvier aux retours       d'expériences sur les soins de proximité et la continuité des soins. Et       je viens d'être désignée comme personnalité pour siéger au Haut conseil       des professions paramédicales (HCPP).

      

H. : Quelle sera la ligne de conduite de l'ordre des       infirmiers ?
      D. L. B.       :
Je souhaite une grande       rigueur et une grande transparence. Il me semble important de limiter       mais non rationner les frais inhérents à une telle structure. Il est en       effet nécessaire de construire la "maison". Et certains axes       fondateurs nécessiteront un important investissement. Nous devrons par       exemple disposer d'une équipe juridique solide et d'un pôle chargé de       notre communication qui doit être opérant sur les trois niveaux. Il       faudra aussi trouver un lieu susceptible de nous accueillir. Sans oublier       la gestion de l'inscription au tableau de l'ordre. Pour des raisons de       fonctionnement comme d'autres ordres avant nous, nous souhaitons un       allongement et une harmonisation de tous les mandats ordinaux qui       seraient de 3 ou 6 ans au lieu de 2 ou 4 ans (avec toujours le       renouvellement de la moitié des élus à mi-mandat soit désormais tous les       de 3 ans, NDLR). Cela éviterait à l'ordre des infirmiers à peine installé       de repartir pour une nouvelle campagne électorale et donc de travailler       mieux sur les sujets de fonds.

      

H. : Qu'en est-il aujourd'hui de la cotisation,       source de diverses polémiques ?
      D. L. B.       :
La cotisation sera soumise à       l'avis des différents conseils départementaux et régionaux  de       l'ordre des infirmiers. L'échelon local est primordial car il est proche       des pratiques. Depuis le mois d'avril 2008 où ils ont été créés, ils ont       prouvé leur capacité à s'organiser sans moyen. Face à ce constat, on ne       peut plus dire aujourd'hui que l'ordre des infirmiers était le rêve de       quelques illuminés. Une réunion regroupant tous les départements et       régions sera donc organisée. Ils pourront alors donner leur avis afin que       nous puissions convenir ensemble d'un montant de cotisation acceptable       par toutes les infirmières mais aussi raisonnable pour permettre le       fonctionnement mais aussi l'indépendance de l'ordre. Cette étape doit se       faire rapidement mais sans précipitation."

      

Propos recueillis par Lydie Watremetz

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